
Nourrir l’avenir : deuxième Sommet de la Coalition pour l’alimentation scolaire

Par Judith Barry, co-fondatrice et directrice, relations gouvernementales, et Marie-Claude Bienvenue, vice-présidente, relations gouvernementales – Québec
Depuis plus de 30 ans, nous croyons qu’un enfant devrait commencer sa journée d’école le ventre plein, avec un petit déjeuner nutritif. Ce rêve, nous l’avons porté d’un bout à l’autre du pays, et il continue de nous guider avec une vision claire : bâtir des programmes de petits déjeuners durables qui donnent chaque jour une chance égale de réussite aux élèves.
C’est dans cet esprit que nous avons pris part, les 18, 19 et 20 septembre derniers, aux côtés de leaders internationaux, au deuxième Sommet de la Coalition pour l’alimentation scolaire (Global School Meals Coalition), sous le haut patronage du président Luiz Inácio Lula Da Silva, président du Brésil. Lors de cette semaine, des gouvernements de plus de 80 pays, des chercheurs, des partenaires de la société civile, des fondations et des communautés autochtones ont uni leurs voix pour tracer un avenir où l’alimentation scolaire deviendra un droit universel.
Lors du Sommet, nous avons pu établir de nouveaux ponts et consolider les relations existantes. Des liens significatifs ont notamment été créés avec l’Indigenous Peoples Food Systems Coalition, ouvrant la voie à des discussions prometteuses à venir. Nous avons également renforcé nos liens avec le Centre d’excellence contre la faim du Brésil, qui s’est rendu disponible pour nous prêter main-forte et soutenir la pérennité du programme national d’alimentation scolaire.
Ce voyage a été possible grâce à l’utilisation de points Aéroplan.
Courtoisie de School Meals Coalition Global Summit
Des avancées à protéger
Depuis le Sommet de Paris en 2023, d’importants progrès ont été réalisés. En 2024, le Canada s’est engagé à investir dans un Programme national d’alimentation scolaire (PNAS), une étape majeure pour offrir à chaque enfant des chances égales. Mais cet engagement reste fragile et demande un effort collectif pour durer.
Le Réseau des organisations de la société civile a joué un rôle central en mobilisant les gouvernements et en améliorant les programmes grâce au plaidoyer, à la collaboration et à l’engagement communautaire.
Lors du Sommet, le Réseau a renouvelé ses engagements et appelé les gouvernements à garantir qu’aucun enfant ne soit privé d’un repas sain à l’école d’ici 2030. Il souligne l’importance d’un financement stable, d’une gouvernance inclusive et de partenariats solides pour transformer les promesses en actions concrètes et durables.
S’inspirer des pratiques durables des communautés autochtones
Lors de notre séjour, nous avons eu l’occasion de visiter un programme d’alimentation scolaire de la communauté autochtone Jenipapo-Kanindé, dans le nord-est du Brésil. Nous y avons découvert une approche qui valorise une alimentation locale et variée, respectueuse des traditions et des écosystèmes des collectivités de la région. En soutenant directement les producteurs locaux, la communauté réduit son empreinte carbone. Les savoir-faire agricoles durables, comme la polyculture et l’agroforesterie, sont transmis aux jeunes afin de préserver l’autonomie collective. Les écoles jouent aussi un rôle essentiel dans la sauvegarde de la langue, des coutumes et des pratiques culinaires. Nous avons observé que l’accent mis sur les aliments de saison, la biodiversité et la réduction des produits transformés rejoint plusieurs pratiques déjà présentes au Club et qui méritent d’être explorées davantage.
Programme d’alimentation scolaire dans le Nord-est du Brésil
L’équipe du Club et des membres de la communauté autochtone Jenipapo-Kanindé
Un modèle de gouvernance inspirant
Le Brésil, reconnu comme modèle mondial en alimentation scolaire, nous a inspirés par ses pratiques et sa gouvernance. Ces apprentissages ont nourri nos réflexions et vont renforcer notre plaidoyer pour un programme d’alimentation scolaire durable. L’une des grandes leçons de ce modèle est que pour assurer la continuité et la stabilité de tels programmes, il est essentiel qu’ils soient inscrits dans une loi. Une telle assise législative leur confère un caractère pérenne, à l’abri des aléas politiques et budgétaires, et garantit à toutes les générations d’enfants un accès équitable et constant à une saine alimentation.
Nous revenons de ce Sommet avec une immense gratitude : envers la communauté mondiale qui vise un même objectif, que d’ici 2030, tous les enfants aient accès à un repas scolaire. Mais aussi envers tous ceux et toutes celles qui font vivre notre mission : nos experts au Club, les bénévoles, les équipes-écoles, nos partenaires communautaires et nos donateurs.
C’est avec enthousiasme que nous ramenons ces apprentissages qui nourrissent nos ambitions : renforcer, maintenir et étendre nos programmes de petits déjeuners, ainsi que contribuer à la santé et à la réussite des enfants et de nos collectivités. Plus que jamais, nous devons continuer de travailler tous ensemble pour nourrir les enfants, car leur réussite est l’affaire de tous.
L’équipe du Club et l’équipe du PAM (Programme alimentaire mondial) – Centre d’excellence contre la faim – Brésil